27 Mar Le silence est un cri
Verset 1
Le cœur endolori, je suis sorti de ma cage vomir ces braises ardentes qui avalent mes viscères. Tôvio, ceci n’est pas une chanson, un tchakatou qui se bouscule dans la bouche des ténèbres. Qu’est ce qu’il fait ce couteau dans mon ventre ? Qui lui a appris ses pas de danses qui égorgent mon Esprit ? C’est par la souffrance qu’on maitrise le corps, j’ai méprisé ma douleur, je lui ai tordu le cou. Madjé m’a dit Ehadodoa améhébéhoulo, Etomé trinam tô, Ekéyémoudoa éyé mouwôna. Et je suis là par terre comme l’a chanté Abbey Lincoln sur l’album Turtle Dream… La poupée vaudou marche toujours, sourire aux lèvres, j’ai le corps couverts de dagydes. Senyé lé dji fafa comme l’Afrique et la Palestine. Je suis en guerre depuis le premier cri.
Et si ma bouche se fait morgue, où est ce que je range tous ces cadavres ? Et si ma tête se fait cimetière, où est-ce que je fous tous ces fantômes?
Refrain
Tu ne connais pas la souffrance et tu prétends être sage ? KANA KASSI, KANA KASSI, KANA KASSI
Tu ne connais pas la souffrance et tu prétends être sage ? KANA KASSI, le silence est un cri.
Verset 2
Ils sont venus marcher dans mes plaies, pour se réchauffer les pieds. M’ont demandé, comment je me sentais, pour mieux m’piétiner. Je suis retourné dans ma cage, l’oiseau n’y chantait plus. Il était couché là. Raide comme un caillou. Triste comme une Eglise… Immobile comme une dictature. Qu’est ce qu’il fait ce clou dans mon front ? Qui lui a appris ces jeux de rein qui font gicler mon sang ? J’ai invité des frères à prendre les armes, ils ont voulu me tuer. Me faire vivre ce qu’ils ont fait à Malclom, Amilcar ou bien Fred Hampton. La luxure est un piège pour les faibles. Combien de frères j’ai perdu dans ses dédales, ses labyrinthes, ses océans ? Et ils sont là à pleurnicher, comme des nez enrhumés ou Samuel Doe une oreille en moins. Où sont mes Soyinka, mes Cheikh Anta mes Hugh Masekela. Mes combattants qui marquent le pas, Muasukiri !
Et si ma bouche se fait morgue, où est ce que je range tous ces cadavres ? Et si ma tête se fait cimetière, où est-ce que je fous tous ces fantômes?
Refrain
Tu ne connais pas la souffrance et tu prétends être sage ? KANA KASSI, KANA KASSI, KANA KASSI
Tu ne connais pas la souffrance et tu prétends être sage ? KANA KASSI, le silence est un cri.