Egungun

Egungun

Intro :

L’arrangement des chapitres est variable mais progressivement un ordre va s’imposer.

Verse :

“Je souffle le feu dans les cœurs aveuglés. La révolte dans les têtes calcinées.

Gnémbga lérapo mou lé sagbéyé…

Aux langues égorgées qui ne cessent de geindre. Aux bras ronflants qui pèsent des falaises, je fais manger les cendres nées de nos échecs en brasier, pour raviver la mémoire de nos soldats massacrés. Eklo mé tson na akoanyi éhon p’onèo ! La tortue dresse sa carapace,  impossible au Faucon de frapper.  Einnn… Noukpékpé Makpézan yé ! Einhien Tchaléo midoto !

Y’a pas de dignité sans luttes, pas de succès sans discipline. Que nous reste-il de grandeur aujourd’hui ? Multiplie Biya par Sassou. Ajoute Faure Ali ! Divise-les par les âmes qui errent dans le désert, ces tombes sans épitaphes qui peuplent les océans dans le silence de nos élites en cravates. Maintenant soustrais tous ces sorciers blancs, Machiavel tropicaux, qui n’ont aucune moral. Mépris, Dédain, Arrogance, Insolence, 1, 2, 3 Tavio, 4, 5, 6 Saro Ken Wiwa qui recherchent l’équilibre sur les cordes que leur tendent nos ennemis ! Je parle de toi ! Si tu peux trahir pour du fric, du crack, une fille, un compte en banque… Je parle de toi qui as tué Anselme et Douti, Moufidou ou Luc Nukulula.

Les balles sont rentrées sans frapper. Ont violé mon temple, me loger quelque part dans les étoiles. Château de sang qui s’effondre tout seul,  bougie à peau noire que dévore une flamme cannibale. Se sont penchés sur mon corps, s’assurer de mon sort, ont rit de toute leur force, puis ont craché sur ma chair. M’ont enterré sans cercueil, dans une nuit pleine de lucioles. Mais le proverbe enseigne que celui qui doit vivre, survit même si tu l’écrases dans un mortier.

Je me suis réveillé à Addis Abeba, apprendre les stratégies pour gagner nos batailles d’Adwa.

Et Mes yeux ont poussé des Ailes,  traversé le ciel, aspiré par l’infini

De mon corps, je suis sorti ! Dans mon sang j’ai nagé, l’avenir j’ai visité, et AMEWUGA j’ai hurlé!

J’ai parlé aux ancêtres, ils m’ont demandé d’aller travailler pour les Ames à naitre.

J’étais couchée dans la terre, livré aux asticots. J’écrivais ces vers, que je vous livre aujourd’hui.  Croyez-moi, je ne rappe plus, je fais de la géomancie dans l’espace…

Egungun, Egungun, Egungun

Egungun, Egungun, Egungun…”